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Vassilios Panoutsakopoulos and Iraklis Kollias

Introduction

Le saut en longueur est l’une des disciplines athlétiques les plus anciennes et les plus captivantes, exigeant une combinaison de vitesse, de force, de coordination et de technique. Si de nombreuses études se concentrent sur les performances des athlètes d’élite, peu de recherches portent sur les sauteurs sub-élites. Ces compétiteurs, bien qu’à un niveau inférieur, présentent des caractéristiques et des techniques pouvant fournir des enseignements précieux pour l’entraînement et l’amélioration des performances.

Cet article présente une analyse biomécanique des sauteurs en longueur féminins sub-élites ayant participé à la Ligue 1, Groupe B, de la Coupe d’Europe 2006. Les objectifs sont d’identifier les caractéristiques cinématiques clés de l’approche, de l’impulsion et de la phase aérienne, et de comparer les résultats à ceux des athlètes d’élite.


Méthodologie

L’étude s’est déroulée lors de la compétition organisée à Thessalonique, en Grèce, le 18 juin 2006. Les sauts ont été enregistrés avec deux caméras vidéo à une fréquence de 100 images/seconde, permettant une analyse des deux dernières foulées, de l’impulsion et de la phase de vol. Les meilleures performances validées de chaque athlète ont été choisies pour l’analyse. La cinématique a été étudiée en utilisant le logiciel APAS XP.

Les paramètres clés analysés incluent :

  • Longueur des foulées : avant-dernière et dernière foulées.
  • Vitesse du centre de masse : horizontale et verticale.
  • Décélération et conversion de l’énergie au moment de l’impulsion.
  • Techniques de suspension

Résultats

Performance globale

La distance moyenne atteinte était de 6,27 m, avec des performances allant de 5,81 m à 6,71 m. Bien que ces résultats soient inférieurs aux standards élites, ils représentent environ 97 % des meilleures performances personnelles des participantes.

Approche et élan

Toutes les athlètes ont adopté une stratégie d’“avant-dernière foulée longue – dernière foulée courte”. En moyenne, la dernière foulée était plus courte de 0,29 m par rapport à l’avant-dernière. Cette technique, couramment observée chez les sauteurs d’élite, permet de réduire la hauteur du centre de masse (CM) avant l’impulsion et d’optimiser le transfert de l’énergie cinétique.

Les vitesses horizontales moyennes étaient les suivantes :

  • Avant-dernière foulée : 8,82 m/s
  • Dernère foulée : 9,00 m/s

Cela montre une augmentation moyenne de 0,18 m/s, bien que certaines participantes aient subi une légère décélération.

Impulsion

La vitesse horizontale moyenne à l’impulsion était de 7,46 m/s, avec une composante verticale moyenne de 2,45 m/s. L’angle d’impulsion moyen était de 18,1°, inférieur aux valeurs enregistrées lors des compétitions d’élite (également influencé par le niveau des participantes).

Les distances liées à l’impulsion comprennent :

  • Distance du pied à la planche : moyenne de 0,10 m.
  • Distance effective d’impulsion : 0,36 m en moyenne.
Phase de vol et techniques

Deux techniques principales ont été observées :

  • Hitch-kick (saut en ciseau ou double ciseau) : utilisé par 50 % des participantes.
  • Hang (saut en extension) : utilisé par une seule participante.
  • Les autres participantes pourraient avoir utilisé des techniques mixtes ou des variantes non spécifiées

Le temps de vol moyen était de 0,75 seconde, avec des variations dans le pourcentage du temps passé en position de préparation à l’atterrissage (17,6 % en moyenne).

Perte énergétique et réutilisation

Une perte d’énergie modérée a été observée au moment de l’impulsion, en accord avec les observations faites lors de compétitions de niveau mondial. Cependant, la capacité à convertir efficacement la vitesse horizontale en composante verticale était inférieure, ce qui explique les performances réduites.


Discussion

Comparaison avec les athlètes d’élite

Les performances des participantes étaient inférieures à celles des athlètes d’élite, mais conformes aux principes biomécaniques fondamentaux. Les paramètres tels que l’augmentation de la vitesse horizontale avant l’impulsion et le ratio des foulées finales étaient similaires à ceux des études précédentes.

Cependant, des différences notables subsistent :

  • Vitesse horizontale à l’impulsion : inférieure (élite : >7,9 m/s).
  • Angle d’impulsion : plus faible (élite : entre 18,8° et 21,9°).
Implications pour l’entraînement

Les résultats montrent que les ajustements tactiques tels que le ratio des foulées et la baisse du CM avant l’impulsion sont d’une importance cruciale. Cependant, les sauteurs sub-élites pourraient bénéficier de :

  1. Améliorations techniques : Optimisation de la conversion de la vitesse horizontale en composante verticale.
  2. Renforcement musculaire : Augmenter la capacité à produire des forces verticales importantes.
  3. Préparation spécifique : Ajuster l’entraînement pour éviter une perte excessive d’énergie.
Limites de l’étude

Cette étude se concentre sur une seule compétition et un petit échantillon. De plus, les données anthropométriques complètes n’étaient pas disponibles pour toutes les participantes, limitant certaines conclusions.


Conclusion

L’analyse biomécanique des performeuses sub-élites en saut en longueur met en évidence des similitudes avec les compétitrices d’élite, notamment dans l’utilisation du ratio des foulées finales et la gestion de l’élan. Cependant, les performances restent limitées par des déficits dans la conversion de l’énergie et la vitesse à l’impulsion.

Ces résultats peuvent guider les entraîneurs et les athlètes sub-élites vers des stratégies d’amélioration, en insistant sur les ajustements techniques et le développement physique. L’intégration de telles analyses dans les programmes d’entraînement pourrait permettre à ces athlètes de combler l’écart avec les meilleures performances internationales.

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